La Bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta, cette jeune religieuse martyrisée, naquit le 29 décembre 1939 au Zaïre (République Démocratique du Congo), d'une famille païenne convertie au christianisme. En dépit de cela, la petite Anuarite nourrissait sans cesse en elle, le désir de se faire religieuse. Un rêve d'enfant qu'elle réalisera des années plus tard. Elle fit donc son entrée dans la congrégation des sœurs de la Saint Famille en 1955 et professa ses premiers vœux le 05 Août 1959, cinq ans avant son martyre. Elle mourut à coup de poignard, le 01 décembre 1964. Elle n'avait que 25 ans. Elle fût béatifiée le 15 Août 1985 à Kinshasa, par le Pape Jean-Paul II. Cette introduction biographique veut simplement nous rappeler qui est cette jeune femme que l'Eglise universelle et du Congo en particulier célèbrent en ce jour.
"La Bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta a combattu jusqu'à la mort pour être fidèle à son Dieu ; elle n'a pas craint les menaces des impies : elle était fondée sur le roc".
C'est par ces paroles de l'antienne invitation de sa mémoire que nous voudrions étaler notre réflexion sur les merveilles de la vie de cette sainte de chez nous.
Célébrée chaque 01 décembre, la Bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta est le modèle parfait de la relation d'amour qui lie le créateur et sa Créature, la servante et son Maître. Par sa vie toute donnée et sans partage, elle nous laisse un témoignage étonnant d'une consécration authentique et irréversible à Dieu. Les textes de sa mémoire liturgique retracent l'idéal de sa vie : Aimer Dieu, le préférer de tous et lui rester fidèle nonobstant les turbulences de la vie. De ce fait, nous voulons donc réfléchir sur les liens merveilleux qu'il y a entre les textes liturgiques de sa mémoire et sa vie.
Du début de sa vocation jusqu'à sa mort, en passant par le vécu de sa consécration religieuse, la vie d'Anuarite se résume en ces deux passages : "Qui pourra nous séparer de l'amour du Christ" (Rm 8, 35) et "Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme ; craignez plutôt celui qui peut faire faire périr dans la géhenne l'âme aussi bien que le corps" (Mt 10, 28).
- Née d'une famille paysanne, non-chrétienne, elle fut baptisée à 2 ans avec sa mère et ses sœurs. Une raison de lire les signes de l'amour de Dieu dans vie et dans celle de sa famille. Amour qu'elle gardera jalousement jusqu'à sa mort.
- Anuarite fut une jeune courageuse et serviable. D'où sa devise : "AIMER ET FAIRE PLAISIR". De toutes ses sœurs, c'était la seule qui aidait joyeusement et considérablement sa mère, abandonnée par leur père. L'on comprend ici quelle place occupait au sein de sa famille, surtout pour sa mère ISUDE Julienne. Cependant, tout cela n'a jamais éteint la flamme d'amour qui brûlait et qui nourrissait en elle le désir se consacrer totalement à Dieu. Rien, mais rien, même pas la situation de sa famille n'a pu la séparer de l'amour du Christ. Faisant ainsi face à l'opposition farouche de sa mère, suite à son désir de se faire religieuse, Anuarite brave courageusement tous ces obstacles. L'on raconte qu'elle pris la fuite pour se rendre à Bafwabaka, lieu où se trouvait la maison mère des sœurs de la Sainte Famille. Cette fuite est, au-delà de toute considération humaine, le signe que l'amour de Dieu triomphe toujours face à nos désirs humains. Anuarite nous a prouvé que rien ni personne ne peut s'opposer au plan d'amour de Dieu pour les hommes.
- Selon quelques témoignages, Anuarite n'était brillante sur le plan intellectuel. Nous savons tous combien l'accent est mis les études dans les couvents et séminaires où l'on forme les personnes consacrées. La réussite aux études est une exigence incontestable. Cependant, consciente de ses limites et embrasée par le feu de l'amour pour Christ, cette insuffisance ne fut nullement un obstacle pour elle. La magie de l'amour du Christ lui transfusait des forces nécessaires pour s'appliquer durement et pour s'améliorer chaque jour. De la moins brillante, elle deviendra plus tard monitrice. L'amour du Christ transforme qui l'accueille avec foi, avec joie et avec détermination, sans s'en détourner.
Le 29 Novembre 1964, elle fut emportée avec toutes ses consœurs par les rebelles Simba qui semaient la terreur dans sa région. Ce départ vers l'inconnu la conduisit pieusement à son supplice. Face aux menaces de tout genre, Anuarite ne céda pas aux propositions perverses de son bourreau qui voulait faire d'elle sa femme. Ivre de l'amour du Christ, elle lui répondit avec détermination : "Je préfère mourir plutôt que de pécher". Jusqu'à sa mort, et même à la dernière seconde de sa vie, la Bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite resta fidèle à ses engagements et à l'amour de sa vie, le Christ. Toute sa vie, son agir et sa pensée sont une affirmation que rien ne peut nous séparer de l'amour du Christ. Elle en a fait l'expérience et nous le transmet comme testament. Par son martyre, elle nous laisse un héritage énorme, un héritage que seuls ceux qui ont inébranlable en Dieu peuvent assumer assumer avec joie. Elle nous laisse un Modus Vivendi : "Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme ; craignez plutôt celui qui peut faire faire périr dans la géhenne l'âme aussi bien que le corps" (Mt 10, 28). Elle avait su comprendre et intérioriser ces paroles de Jésus : "Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus que tous les moineaux du monde" (Mt 10, ). Consciente qu'elle était aimée du Seigneur et qu'elle avait du prix à ses yeux, elle lui resta fidèle toute sa vie, et n'a jamais eu ni peur, ni honte de se prononcer pour Dieu devant les hommes puissant de son époque. Pour cela, elle est une Héroïne. Elle a tenu ferme à l'amour du Christ et n'a point voulu le renier sous aucun prétexte. À la fin de sa vie, comme son amoureux le Christ, Anuarite a pardonné à son bourreau par ces paroles : "Je te pardonne, parce que tu ne sais pas ce que tu fais". La Bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta est le modèle de pureté, de la crainte de Dieu. Le témoigne de sa vie est un itinéraire, un Iter de formation pour ceux et celles qui veulent encore aujourd'hui se consacrer à Dieu.
